Violette a fait son entrée aux Ateliers Raphaël le 1er octobre 2020.
Dans cet antre du bois, elle est en charge de la fabrication et la préparation du mobilier.
L’histoire commence chez les Compagnons du devoir. CAP menuiserie en poche, Violette se lance sur son tour de France qui va durer 4 ans, ponctué par 7 villes – Strasbourg, Nancy, Poitiers, L’Argentière, Bâle, Castre et Lille.
Au fil des étapes, elle apprend le métier dans différents ateliers et se passionne rapidement pour le mobilier.
Elle décide alors de poursuivre sa formation en intégrant la Fondation Coubertin ; là, elle étudie la philosophie, l’histoire de l’art, la sculpture, le patrimoine et peaufine sa technique de conception.
Cette ultime étape de sa formation viendra confirmer son attrait pour le mobilier et le design contemporain.
Pourquoi les Ateliers Raphaël ?
C’est lors de son passage à l’argentière que Violette rencontre Raphaël, elle réalisera par la suite un stage de perfectionnement à ses côtés.
Ce dernier avait vite repéré le savoir-faire et la minutie de son apprentie.
Pour Violette, l’attractivité et la nature des projets des Ateliers Raphaël ont fait naître une envie certaine d’intégrer l’entreprise.
Elle rejoint alors l’équipe en apportant toute son expertise et sa finesse en matière de fabrication de mobilier.
Est-ce important pour toi d’exercer un travail manuel ?
J’ai choisi l’univers de l’ébénisterie car le travail d’un matériau naturel et noble comme le bois est tout simplement beau et passionnant.
Le fait de pouvoir créer un objet à partir d’un élément brut, de faire évoluer la matière sous ses mains, c’est exaltant !
Aujourd’hui, les procédés ont évolué et nous permettent d’aller toujours plus loin dans la création et dans le design.
Quelle essence de bois préfères-tu travailler ?
Difficile de répondre !
A mon sens, toutes les essences de bois sont intéressantes, elles ont chacune leur particularité et leur histoire.
Outre l’aspect esthétique, on peut aimer une variété de bois pour la façon dont elle se travaille, se façonne ; c’est une histoire de sensations !
Ici dans le Queyras, on utilise principalement du résineux local comme le mélèze et l’épicéa.
Avec l’expérience, on sait la nature des différentes essences, leur qualité comme leur limite, ce qui nous permet d’adapter à chaque usage le/les bois adéquats.
Ta plus belle réalisation ? Ton plus gros challenge bois ?
Mon plus gros et beau challenge est certainement l’œuvre que j’ai présentée dans le cadre de mon cursus de Compagnons.
J’ai choisi de réaliser un bureau type cintre, tout en courbes, en chêne et oberflex, qui se trouve aujourd’hui à la maison des Compagnons de l’Argentière.
Cette pièce a nécessité des heures de travail, des techniques de travail nouvelles et complexes, d’où le challenge !
La réalisation qui te paraît la plus complexe ?
Quelquefois les projets les plus simples peuvent devenir complexes, cela dépend de la technicité qu’on y apporte. Choisissons une chaise par exemple : si on décide de créer des courbes, l’ouvrage devient plus complexe.
Ce métier implique une réflexion constante, dès la conception d’un objet il faut fixer des étapes et établir un cheminement de fabrication clair.
Ta spécialité ?
Je suis ébéniste, ma spécialité c’est la fabrication de mobilier, l’agencement, c’est ce que j’aime.
Dans le jargon, on a coutume de dire que l’ébéniste réalise « tout ce qui tombe quand on retourne une maison ! »
Comme dans beaucoup de métiers, le numérique s’est invité dans l’ébénisterie. De quelle manière impacte-t-il ton travail ?
Que ce soit côté conception ou atelier, le numérique a beaucoup apporté. On a la chance de travailler sur des logiciels comme AutoCAD, SketchUp 3D qui nous permettent de pousser la conception et d’être toujours plus précis. C’est idéal !
Côté atelier, la commande numérique permet un gain de temps, la production de certaines tâches redondantes en série.
Pour toi, un meuble doit être d’abord pratique et ensuite beau ou vice-versa ?
Les 2 ! Un meuble doit être ergonomique, pratique et esthétique à la fois.
Je ne peux pas imaginer privilégier l’un au détriment de l’autre, ce ne serait pas un travail à la hauteur.
Est-ce une inspiration de travailler dans le Queyras ?
Il est vrai que le cadre de travail est idéal mais ce qui est vraiment inspirant ce sont les projets en eux-mêmes, l’énergie et l’imagination qu’ils font naître au sein de l’équipe !